Arrivée d'un garçon complètement déboussolé...

Le vieux tacot perdit de la vitesse et vint s’arrêter devant ce qui semblait être le pensionnat Yuki.
"Voilà, c’est ici." grommela le grand-père, pas fâché de ne plus avoir son petit-fils sur les bras.
"T’en est bien sûr ?" demanda Tsuki d’une voix mal assurée.
Un léger tremblement venait ponctuer sa respiration.
*Pourquoi est-ce que j’ai peur ? Les élèves de ce pensionnat ne vont pas me manger ! Mais si jamais je faisais quelque chose de travers ? Ils se moqueront sûrement de moi… Je veux pas y alleeeeeeeeer !*

Le vieil homme soupira, exaspéré par le comportement du jeune garçon.
"Je suis peut-être vieux, mais je sais quand même lire une pancarte ! C’est écrit : pensionnat Yuki ! Maintenant tu descends, et à la prochaine !" Il avait dit cela avec une telle froideur que Tsuki en eu les larmes aux yeux.

"Chéri, sois plus aimable avec ce pauvre Tsuki ! Il n’a pas eu une vie très facile, et puis, c’est la première fois qu’il part en pensionnat. Moi aussi j’étais stressée le premier jour." intervint la grand-mère.

"Hun ! Ca ne m’étonne pas ! Ca vient bien de ton côté cette lourde hérédité de coincés !" répliqua le grand-père d’un ton emplit de mépris.

*Ca y est, ils se disputent… Je ferai mieux d’y aller parce qu’autrement y’en a pour des heures…*

"Au revoir, portez-vous bien !" lança Tsuki en descendant de la voiture.
Il prit la direction de l’entrée, tout tremblant.

"Tsuki ! Tes bagages ! Tu les as oubliés dans le coffre !" s’époumona la vieille dame.

"Ca aussi il le tient de ton côté ! Toute une lignée d’empotés !" ne pu s’empêcher de faire remarquer son mari.

"Dé… désolé !" bredouilla le jeune homme en ouvrant le coffre.
Il prit ses bagages, s’assura que cette fois il n’avait rien oublié, puis referma la malle.

*Je crois que c’est bon… Je vais pouvoir y aller… Mais si jamais c’était fermé ? J’espère pas ! Sinon je fais quoi moi ?*

Tsuki se dirigea pour la deuxième fois vers l’entrée du pensionnat. Sa démarche laissait paraître son état d’âme. Ses mouvements semblaient figés, comme si une force invisible l’empêchait d’avancer.

*Je frappe ? Non, c’est une entrée publique… Ce que je peux être bête parfois... Mais... Si jamais il fallait frapper ? On va me prendre pour un impoli… Tant pis, j’entre !*

Le jeune homme actionna la poignée, mais celle-ci lui échappa des mains.

*J’ai les mains moites… Décidément j’en rate pas une ! Il faut que j’apprenne à garder le contrôle de moi-même, et ça va pas être évident…*

Au bout de la troisième tentative, Tsuki réussit l’exploit d’ouvrir la porte. Il jeta rapidement un coup d'œil aux alentours.

*Y’a personne… Je le savais ! Ca doit être fermé. Je vais appeler mes vieux pour rentrer à la maison !*

Tsuki sorti son téléphone portable et composa le numéro de son grand-père. La voix du sympathique vieillard se fit entendre, au bout d’une quinzaine de sonneries.
"Allô ?"

"Euh, Papy ? C’est… c’est moi… Euh, je euh… Je crois qui y’a personne ! " balbutia le garçon.

"Je ne pensais pas que le manque de confiance en soi pouvait rendre aussi stupide ! Tu te rends compte un peu de ce que tu dis ? J’espère pour toi que c’est uniquement le stress qui te fait réagir de manière complètement imbécile ! Alors arrête d’aller immédiatement crier à l’aide dès que tu n’es pas sûr de toi et apprends à te débrouiller un peu tout seul !" Après son court sermon, le vieil homme lui claqua le téléphone au nez.

Tsuki resta quelques instants abasourdi, puis se décida à prendre la situation en main.

"Hého ? ! Y’a-t-il quelqu’un qui pourrait m’aider ? !"

Tsuki sursauta et fit volte-face.
*Sauvé ! Voilà quelqu’un !*
Il resta quelques instants à regarder la jeune fille.

*Elle a l’air gentille. Woh ! Elle a un aigle !*
"Euuuh, oui, en… en fait je… Je viens juste d’a…d’arriver et, je… je sais pas… Enfin voilà quoi… " bredouilla-t-il.
*Elle doit me prendre pour un guignol, je dois me ressaisir !*
Le jeune homme se racla la gorge et reprit plus correctement :
"J’aimerai savoir où est-ce que je dois m’installer. Vous pourriez m’aider Mademoiselle s’il vous plait ? Et euuuuh, au…au fait, co…comment vous appelez-vous ?
Tsuki souri maladroitement, espérant ne pas être passé pour un crétin fini aux yeux de son interlocutrice.

A son grand étonnement, la jeune fille se révélait être douce et gentille.
Pendant des années, Tsuki avait détesté les femmes; le seul modèle féminin qu'il avait eu jusqu'à présent étant celui de sa mère, une folle brutale et alcoolique.
Le garçon se détendit enfin et répondit :

"Enchanté. Je suis Musubi Tsuki. C'est très gentil à toi de m'accompagner. J'étais un peu perdu. C'est la première fois que je vais en pensionnat. Et puis lorsque je suis en terrain inconnu, j'ai tendance à paniquer un peu trop rapidement ! Mais ça va mieux maintenant, grâce à toi."

D'un mouvement de tête, Tsuki remit en place une mèche rebelle puis il lui sourit aimablement.

*Bon, qu'est-ce que je fais pour les chambres ? J'aimerai bien en avoir une pour moi seul mais il faut vraiment que je fasse des efforts pour aller vers les autres. Ce que je ne comprendrai jamais avec moi c'est qu'après avoir brisé la glace avec quelqu'un je deviens complètement différent... C'est juste un cap à passer, il faut seulement que je combatte ma timidité.*

Il hésita encore quelques secondes perdu dans ses pensées et reprit :

"J'aimerai bien partager une chambre avec quelqu'un. Enfin si ça le dérange pas et qu'il arrive à me supporter !"

Tsuki prit un air amusé, se remémorant combien il pouvait être pénible lorsqu'il s'y mettait. Puis il demanda :

"Qu'est-ce que je dois faire ? On va directement dans la chambre pour demander si je peux m'installer ? En tout cas je te suis."

"Hum, il m'a semblé qu'on pouvait pas être plus de trois personnes par chambre. Il faudrait aller faire un tour aux dortoirs pour voir s'il reste des places. Mais, tu as le droit d'entrer dans les dortoirs des gars ?"

*Sinon je vais devoir y aller tout seul, ça me stresse...*

Tsuki resta pensif quelques instants, fixant le magnifique oiseau d'Hitoki. Puis il reprit la parole :

"Ton aigle est vraiment splendide ! Comment s'appelle-t-il ? Et au fait, qui est Mitsuo ?"

(Pardon pour la très longue absence ^^')

"Oui je veux bien."

Tsuki tendit la main vers le bel oiseau et le caressa. Il souri à Hitoki
puis se dirigea vers les dortoirs.

*En fin de compte je pense que je vais prendre une chambre seule, le temps de connaître les autres garçons.*

[Suite dans la "chambre de Tsuki"]